Cosette Bronsky

Les médecins de Brive-La-Gaillarde se souviennent avec nostalgie de ce nourrisson d'à peine six mois à qui leurs prédécesseurs avaient prescrit une dose de morphine cinquante fois supérieure à la normale. De parents divorcés, élevée par une mère « qui faisait les mauvais choix », marquée par une enfance difficile, son passage par la délinquance, suivi d'un goût démesuré pour l'effort physique, d'un retour à la vertu, aux « valeurs de l'armée », Cosette raconte : « En effet, j'ai eu une enfance difficile. Je suis passée par la délinquance, mais ce sont les valeurs de l'armée et mon goût démesuré pour l'effort physique qui m'ont permis de retourner vers la vertu ».

Elle quitte son régiment d'infanterie pour se consacrer à son hobby de prédilection : la pêcherie d'estran. Animée par cette passion, elle refuse, devant les autorités papales, de concéder un bogey sur les neufs ultimes trous. C'est le drame. Ce coups d'éclat lui vaut une incarcération de 11 ans fermes à Petropavlovsk-Kamchatsky, à l'Est de l'URSS. « La sévérité de la peine de prison se voulait un exemple, un avertissement menaçant à tous les Chinois » déclare aujourd'hui Ernest Hernst, le juge responsable de son inculpation..

C'est en prison que Cosette Bronsky rencontre le camarade Jän Klaudh Van Dammovsky, maître spirituel qui lui transmet les préceptes de la foi socialiste. A l'évocation des balbutiements de son engagement politique, Cosette, 1,80 mètres, 100 kilos, secoue son crâne chauve et caresse nerveusement ses fines bachantes noires en U retourné. « Jean-Claude, il savait toujours quoi faire, c'était un espèce de coach pour moi. Si un autre détenu venait me chercher des crosses il disait tout le temps : « Le gamin il est épais comme l'estomac de ma bite ! Faut lui dire qu'il peux se jeter sur toi, t'as rien à craindre ! » ». Des souvenirs douloureux pour Cosette, secrètement amoureuse du vieux sage.

Ayant purgé sa peine, Cosette retourne en Europe où elle rencontre Paulito Brejnev, un membre rigide et entreprenant de Jésus. « J'ai revisité mon parcours, mes idées et je me suis dit que oui, effectivement, j'avais quelque chose à proposer ». Aujourd'hui personnalité à part entière du collectif, elle se verrait « bien faire fonction d'exemple pour aider les jeunes actifs à se désinhiber ». D'autant qu'elle est quand même tombée dans la marmite, il y déjà belle lurette.